He's my
Jedi Master
He taught me everything I know
Jedi Master
How to use the force he showed
He's my Jedi Master
Jedi Master
He makes tasty lemonade
Jedi Master
He's green but I like him
He's my Jedi Master
Go Yoda !
The Jedi Master .:. Yoda Pop

Oui.
Je sais.
C'est la classe.
 
Some boys try and some boys lie but
I don’t let them play, no way
Only boys who save their pennies
Make my rainy day, ’cause we are
Living in a material world
And I am a material girl
Material Girl .:. Madonna

Ces derniers temps, j'ai tellement croulé sous le boulot que j'ai bien cru que j'allais finir en hôpital psychiatrique. Entre le corps qui pète un câble pour te faire comprendre que non, non et non, il n'ira pas plus loin sans te casser en trois, le mental qui dérape en te muant en bulot neurasthénique et la fatigue accumulée qui te fait voir le monde en camaïeu de gris brumeux depuis les fentes bouffies qui te servent d’ersatz d'yeux, il restait peu de place pour la joie, les fleurs en boutons et les pitites colombes qui font rourou dans la brise printanière.

Heureusement, les Dieux dans leur infinie bonté ont eu la belle inspiration d'inventer l'antidote (non, pas le Nutella, quoi que, une panacée pareille mérite d'être ovationnée) (avec les macarons caramel-beurre-salé et les McVities au chocolat) : les VACANCES.

Les vacances, c'est ce truc génial qui revient cycliquement (un peu comme les coquelicots chez les filles, mais en moins fréquent (dommage) et moins diaboliquement chiant (dommage bis)) pile au moment où tu te dis que non, décidément, tu n'aurais pas tenu un jour de plus, ni même une heure de plus, ni même une minute, ni même une seconde, ni même une nano-seconde (oui, j'ai regardé Heroes).
C'est exactement ce qu'il s'est passé vendredi soir.

Bon, pour te remettre dans le contexte, cette semaine a été une semaine de merde. Une vraie de vraie, avec des merdes tous les jours, une photocopieuse en panne (tu as idée de ce que représente une panne de photocopieuse dans une école primaire quand tu n'as presque pas de manuels et un double-niveau ?) des collègues malades et poissardes aussi, une énorme angine purulente qui voudrait bien te coller au lit alors que tu ne PEUX PAS être absente parce que ta collègue l'est déjà, qu'elle n'est pas remplacée, que tu dois prendre ses élèves en plus des tiens et leur faire passer une évaluation nationale qui aurait déjà du être faite trois semaines plus tôt, le tout en gérant ton propre business et en semblant fraîche et dispose parce qu'évidemment, tu es visitée trois jours de suite, que tu dois boucler les bulletins, recevoir les parents pour le débrief' du trimestre et faire tes vœux pour ton affectation l'an prochain sur une plateforme informatique qui rame tellement qu'elle met 23 minutes pour charger une page.

Donc forcément, quand les vacances sont arrivées, si j'avais eu la force, j'aurais bien entamé un pas de danse tamoul autour d'un chandelier allumé dans mon salon en hurlant God Save The Queen à plein poumons, drapée dans un rouleau de cellophane fushia, mais j'ai préféré opter pour une réaction plus conventionnelle : je suis allée me coucher.
Mon réveil a sonné samedi matin pour ma répétition de guitare, je me suis rendormie comme une limace morte. Bon, je me suis réveillée à la deuxième sonnerie et j'ai filé aussi vite que j'ai pu, mais ça te donne quand même un aperçu de ma brillante forme physique (et j'ai été un vrai pâté, je me suis plantée dans ma grille d'accord (cela dit, on s'est TOUS plantés au même endroit, mais d'habitude je suis plutôt attentive à ce genre de trucs), j'ai échappé mon mediator deux fois et je crois n'avoir jamais autant lâché de jurons pendant une répét (mes compatriotes ont saigné des oreilles)).

Et puis j'avais appris plein de mauvaises nouvelles qui m'avaient un peu mis le moral dans les ballerines (oui, j'ai acheté des ballerines, des chaussures PLATES, il va pousser des kumquats en Sibérie). Du coup, je me suis dit que la meilleure manière de me remonter le moral, c'était d'aller voir ma maquilleuse préférée à Marionnaud.

C'est dans ce genre de circonstances que je m'aperçois que je suis d'une faiblesse affligeante.
Je suis une incorrigible afficionada de Guerlain depuis longtemps, et je possédais déjà Idylle et Shalimar Initial, mais je dois bien avouer que La Petite Robe Noire m'a bien eue. Cette petite odeur de cerise par-dessus la fameuse Guerlinade, ce petit effluve sucré terriblement gourmand, et puis ce flacon, ce flacon ... Le même que L'Heure Bleue et Mitsouko, revisité avec un beau dégradé brun-rouge dans le verre et la fameuse robe noire en impression au dos ... Yum yum !
(et vous voyez aussi au premier plan mes bijoux de tueuse d'oiseaux : des boucles d'oreilles en plumes de paon et une bague "crâne-de-moineau-mort" de chez Rings & Tings)

Le pire, c'est que j'ai aussi investi dans un mascara (Inimitable, de Chanel) (pour tenir compagnie à mon Illusion d'Ombre, dont je suis tombée amoureuse récemment), deux vernis à ongles (toujours chez Chanel, le rouge Fire, affreusement classe, et le ... le quoi au juste ? Le chatoyant, le gris-bleu-violet-prune-arc-en-ciel, l’indéfinissable Black Pearl) et last but not least, un Vernis à Lèvres d'Yves-Saint-Laurent (ce truc est une tuerie : non seulement il est juste magnifique, intense, brillant, confortable, mais en plus il est plus tenace qu'une bernicle sur un rocher : je l'ai mis à 7h du matin, j'ai parlé, j'ai mangé, bu, reparlé, re-bu, re-mangé, et à 22h il était toujours là, à peine moins brillant. Jamais vu ça).

Après toutes ces émotions, je suis allée prendre un peu le soleil sur mon balcon. J'ai eu l'impression d'être en vacances, et j'ai tout d'un coup réalisé avec une explosion de satisfaction et de plénitude qu'en fait, ce n'était pas une impression.

Noms de Dieux, je suis en vacances !
Raaaaaaaah !

Bilan de ce premier day off : ce matin, je me suis réveillée à 10h23, avec Boats de Rams' Pocket Radio dans la tête et une magnifique marque d'oreiller en travers de la tronche.
J'ai bouffé des lasagnes veg' en pyjama devant un épisode de Once Upon A Time (et ma marque d'oreiller se voyait encore) (j'en tire une gloire incommensurable).
J'ai traîné toute l'après-midi en chaussettes-pas-coiffée-pas-maquillée-pas-habillée (mais parfumée, je ne peux pas m'en empêcher) et je n'ai fait que des trucs qui ne servaient strictement à rien.

Bon sang.
C'est la vraie vie.
Top, short et capeline : H&M
Collants : Lafayette
Sandales : Zara